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Recherche sur le traitement du cancer : un gène muté aide le mélanome à vaincre les limites normales de la réplication répétée

santé santé publique information 28 Nov 2022 Actualités

Des chercheurs de l’University of Pittsburgh Health Sciences, ont fait une découverte prometteuse pour le traitement du cancer, notamment du mélanome. On vous explique…

Une caractéristique déterminante des cellules cancéreuses est leur immortalité. Habituellement, les cellules normales sont limitées dans le nombre de fois qu'elles peuvent se diviser avant d'arrêter de croître. Les cellules cancéreuses, quant à elles, peuvent surmonter cette limitation pour former des tumeurs et contourner la « mortalité » en continuant à se répliquer.

Ce sont les télomères (séquences répétitives d'ADN situées aux extrémités des chromosomes) qui jouent un rôle essentiel dans la détermination du nombre de fois qu’une cellule peut se diviser. Dans les cellules normales, des cycles continus de réplication raccourcissent les télomères jusqu'à ce qu'ils deviennent si courts qu'ils finissent par déclencher l'arrêt de la réplication de la cellule.

Or, les cellules tumorales peuvent maintenir la longueur de leurs télomères, en activant une enzyme appelée télomérase, qui reconstruit les télomères lors de chaque réplication. La télomérase est codée par un gène appelé TERT, l'un des gènes les plus fréquemment mutés dans le cancer. Ces mutations TERT amènent les cellules à fabriquer une quantité trop importante de télomérase.

Le mélanome dépend fortement de la télomérase pour se développer, et les trois quarts de tous les mélanomes acquièrent des mutations de la télomérase. Les recherches se sont donc menées sur ce type de cancer. Et en enquêtant sur les façons dont les tumeurs maintiennent leurs télomères, les chercheurs avons trouvé une autre pièce du puzzle : un autre gène associé aux télomères dans le mélanome, appelé TPP1.

Dans leurs expérimentations, lorsqu’ils ont introduit les protéines TERT et TPP1 en même temps, ils ont constaté qu'elles fonctionnaient en synergie pour provoquer un allongement significatif des télomères, soutenant donc la croissance tumorale et l’immortalité de ces cellules. Dans une optique de traitement, ces gènes pourraient être bloquer afin d’empêcher les télomères de s'allonger et rendre ainsi les cellules cancéreuses mortelles.

Cette découverte offre non seulement aux scientifiques une autre voie potentielle pour le traitement du cancer, mais attire également l'attention sur une classe sous-estimée de mutations en dehors des limites traditionnelles des gènes qui peuvent jouer un rôle dans le diagnostic du cancer.

Pour plus d’informations,

Retrouvez également une vidéo pédagogique (en anglais) pour comprendre le cycle des cellules et le cas du cancer.

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